• Le touriste

    Hum, hum... Oups ? Je sais je n'ai pas écrit depuis longtemps. Mea culpa. Je suis désolée. Je suis entrée en classe préparatoire, j'ai eu des soucis de santé... Non, je ne cherche pas à me trouver des excuses. Je ne vois pas de quoi vous parlez. J'avais prévu de m'y remettre en plus. Un superbe projet de textes pour Halloween. Et puis je me suis dit, mieux vaut tard que jamais. Alors voilà cette petite série, inspirée de nos monstres préférés d'Halloween. Bonne lecture ! 

    OoO

    Que quelqu'un lui rappelle pourquoi il avait choisi de partir visiter l'Egypte alors que l'été venait à peine de se finir? Ou du moins, il semblait avoir disparu dans les pays normaux, dans le Nord, de l'autre côté de la Méditerranée. Ici, le soleil continuait sa dictature féroce, ne laissant jamais la place au froid ou à la pluie. Les vents n'apportaient aucune fraicheur, soulevant juste un peu plus de sable brûlant, remuant l'étuve dans laquelle il semblait évoluer, sans jamais lui laisser l'occasion de souffler, de respirer. Il était comme enfermé en permanence dans une boîte en verre qu'on aurait laissé trop longtemps au soleil, il était la fourmi au dessus de laquelle un enfant pervers, découvrant la souffrance, avait placé une loupe, pour la voir brûler. Il soupira, se promit de ne jamais revenir au Sud de l'Europe avant que l'hiver ne soit complètement tombé. Peut être que là, enfin, le soleil pliait bagage et laissait place à la délicieuse neige dont il rêvait tant en ce moment.

    Il avait choisi une croisière animée, pour ne pas avoir à réfléchir de l'endroit où il devait aller, de ce qu'il devait visiter, de ce qu'il devait photographier, d'où il devait manger, pour pouvoir revenir chez lui ensuite et dire : "J'ai vu l'Egypte.". La croisière devait durer 7 jours. Une toute petite semaine. Cela ne faisait que trois jours qu'il était parti et il s'étonnait déjà de ne pas encore être mort de chaud. Aujourd'hui, ils devaient visiter la vallée des rois. La seule raison pour laquelle il se leva ce matin là, c'était parce que la plupart du temps, les tombeaux étaient suffisamment enterrés dans le sol pour conserver leur fraicheur.

    Le trajet en bus fut asphyxiant. Il croyait pouvoir voir des formes sur la route devant le véhicule, qui disparaissaient à mesure que le car les dépassait. La chaleur le faisait délirer. Il ouvrit la canette de Coca qu'il avait emporté avec lui, pesta contre le liquide tiédasse qui lui coula dans la gorge. Il avait soif et le liquide sucré ne l'aidait pas à combattre la chaleur. Il essaya de s'installer plus confortablement dans son siège, espérant terminer sa nuit pendant la fin du trajet, mais le tissu sentait la poussière, les accoudoirs étaient brûlants, et ses coups de soleil le faisaient grimacer de douleur.

    Finalement, ils arrivèrent. On les fit se séparer en petits groupes de dix pour visiter les tombeaux. Il grogna que de l'extérieur, on ne voyait rien, et qu'il ne pouvait pas prendre de belles photos en attendant son tour.  De nouveau, patienter dans la chaleur sèche du désert, avec rien que du sable à portée de vue. Le soleil se reflétait sur l'écran de son téléphone à tel point qu'il le rendait inutilisable. Il n'y avait rien à faire, à part attendre, il faisait chaud et il avait soif. Il n'aurait jamais du venir en Egypte. De toute façon, avec toute l'instabilité politique, il s'estimerait heureux s'il n'était pas victime d'un attentat à la bombe avant de rentrer en France.

    On les fit rentrer par un petit portique vers une des tombe. Ils s'amassèrent dans l'escalier étroit, puis dans le petit sas avant d'entrer dans la tombe. C'était la chambre mortuaire d'un riche noble. Même pas un roi. Et il ne faisait pas spécialement frais ici non plus. Il hésita à remonter directement, mais le bus ne le laisserait pas monter plus haut pour autant et il ferait tout de même encore plus chaud qu'en bas. En plus, il voulait prendre une ou deux photos avant de repartir pour pouvoir dire : "J'ai vu la vallée des Rois." Finalement, le guide arrêta de parler et les laissa entrer un par un dans la salle du tombeau, car elle était trop petite pour tous les accueillir en même temps.

    Quand ce fut son tour, il entra rapidement, décidé à prendre une photo et à repartir. Il aurait bien le temps d'admirer la pièce sur son ordinateur, chez lui, au frais. Il déboula donc dans la chambre du mort. Là au moins, il faisait frais. Vraiment frais même. Il pouvait enfin respirer. Il faisait sombre aussi. Trop sombre pour prendre une photo sans flash. Le guide avait dit que le flash pouvait abîmer les fresques murales. Mais le guide ne regardait pas, alors il prit une photo rapide et s'en retourna.

    Flash

    En sortant de la pièce, il traversa le couloir où l'attendaient normalement les autres, mais le trouva désert. Il frissonna. S'étonna de ce que la fraicheur du tombeau s'était propagée à tout le sous sol. Il plissa les yeux à la recherche d'une ombre, de quelque chose qui pourrait lui indiquer où se trouvait le reste du groupe. Les ténèbres s'étaient aussi diffusées. Il utilisa la lumière de son téléphone pour se repérer. Qu'importe les fresques murales. Ils ne savaient même pas dessiner à l'époque. Il avançait à tâtons. La lumière de l'extérieur ne semblait plus lui parvenir, comme si la nuit était finalement tombée au beau milieu de la journée. Peut être que le soleil en avait finalement eu marre de persécuter de pauvres et honnêtes touristes et s'en était allé ?

    Impossible de retrouver la sortie, l'escalier vers l'extérieur. Les couloirs tournaient et tournaient encore sans jamais mener nulle part. Et partout ces foutus fresques, ces dessins enfantins qui semblaient le narguer. Des yeux de profil qui le suivaient où qu'il aille. Encore un couloir. Tourner et tourner encore. Il faisait maintenant tellement noir que la lumière de son téléphone ne suffisait plus à l'éclairer. Il heurta un mur. Dut tourner à nouveau. Il faisait probablement du sur place à force de toujours tourner. L'angoisse montait dans  sa poitrine, omniprésente, une bulle de peur logé entre ses deux poumons, qui les comprimait tellement qu'il ne pouvait plus respirer. Il avait envie de vomir.

    Un vent froid s'était levé, chargé de sable qui lui piquait les yeux, s'écrasait contre ses bras et ses jambes nues. Il ne le voyait pas mais il le sentait. L'odeur devint fétide, comme si le vent transportait avec lui l'odeur du mort qui reposait depuis des millénaires dans son tombeau. Angoisse n'était même plus un mot pour décrire ses sentiments. Il se mit à courir avec la frénésie désespérée du condamné à mort, heurtant les murs, se heurtant aux aspérités des parois, emportant avec lui des éclats de peinture, les yeux plein de sable et tellement humides qu'il aurait pu faire plein jour qu'il n'y aurait rien vu pour autant.

    Et puis retour à la lumière. Plus de vent. Plus de sable. Plus d'odeur nécrosée. Il s'arrêta net. Devant lui, la porte du tombeau. Peut être qu'il avait pris la mauvaise porte en ressortant de la chambre funéraire, qu'il lui suffirait de traverser la pièce pour rejoindre la sortie. Un pas en avant, puis un autre. La lumière de son téléphone tremblote et il se rend compte que son bras ne tient plus en place, sous l'effet de la nervosité. Le voilà entré. Il éteint la lumière de son téléphone, contourne le sarcophage. Il était persuadé qu'il était protégé par une cloche de verre toute à l'heure.

     

    Noir complet. Qui sait ce qu'il découvrira quand elle se rallumera ?


  • Commentaires

    1
    Une andouille
    Vendredi 6 Novembre 2015 à 16:21

    G pa tro conpri la f1 .........

      • Une autre andouille.
        Vendredi 6 Novembre 2015 à 16:56

        Mais oui c'est clair.

      • Une andouille
        Vendredi 6 Novembre 2015 à 17:00

        Oh mon dieu ! Je viens de me rendre compte que j'avais écrit un mot correctement, noooooooon !

      • Vendredi 6 Novembre 2015 à 17:06

        Je te hais, je te hais, je te hais, je te hais. Merci d'être passée :D

      • Une andouille
        Vendredi 6 Novembre 2015 à 17:24

        Mais de rien ! :3

    2
    Vendredi 6 Novembre 2015 à 16:55

    Brrrrrr

    3
    Vendredi 6 Novembre 2015 à 19:38

    C'est la classe ^^ Tu comptes faire une suite ? 

    4
    Samedi 7 Novembre 2015 à 12:35

    Une suite non. Par contre, c'est une série, donc il y aura d'autres textes avec la même atmosphère. Merci !

    5
    Vendredi 13 Novembre 2015 à 14:53

    D'abord j'ai suffoqué... très incommodée par la chaleur.... Puis l'ambiance s'étant brusquement dégradée, j'ai frissonné... puis tremblé ... pour vraiment être secouée de tremblements d'angoisse !!! moi qui suis claustrophobe, en plus !

    Trop bien écrit ! Mais je souhaite vivement qu'il retrouve la lumière du jour, ce pauvre touriste égaré loin de la tiédeur de son chez lui ! car là, la respiration me manque ....

    Merci de ce texte magnifique

    6
    Lundi 16 Novembre 2015 à 19:46

    Oups, j'aurais probablement pu mettre un avertissement pour les claustrophobes. Désolée ?

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