Oui, je sais, ça fait TERRIBLEMENT longtemps que je n'avais rien posté, sachez que je m'en excuse. Le pire, c'est que j'ai plein de textes qui dorment paisiblement dans mon carnet, n'attendant plus qu'à être postés. Je ne pourrais même pas prétexter une panne d'inspiration.

A l'heure où je vous écris, Nous avons atteint les 1080 visiteurs sur mon blog. Merci à vous tous, vraiment. Merci de suivre, de partager, d'écrire un commentaire. En un mot de m'accorder quelques minutes de votre temps. N'hésitez pas à me poser des questions, me demander mon avis ou quoi que ce soit qui vous passe par la tête, je serais ravie de vous répondre !

Bon, assez de blabla comme ça. Bonne lecture. Juste pour que vous rappeliez que non, il n'y a pas juste une histoire de victime et de coupable. Parce que le renard mérite autant votre pitié que le lapin.

OoO

Le soleil disparaissait lentement derrière les montagnes, incendiant le ciel pâle de l'hiver. Une aura rouge sang pour l'agonie d'une étoile. Un phénix qui bientôt renaitrait de ses cendres, annonçant le jour suivant. En attendant, la lune veillait déjà là haut, contemplant de son œil tranquille la forêt qui s'étendait à perte de vue, là, en bas, et la neige pure qui reflétait ce spectacle céleste, prenant une délicate teinte rosée. Le soleil disparut, et le ciel s'obscurcit. La lumière laissa place aux ténèbres. Seule la lune et ses compagnes les astres, brillaient, étincelantes, dans la nuit.

Et dans la neige, tout en bas, au milieu de l'immensité des sapins qui se dressaient fièrement malgré le poids de leur manteau gelé, au milieu des cadavres des autres arbres, dépourvus de leur vie en même temps que de leurs feuilles, une tâche rousse, minuscule, jurait avec tout ce blanc, comme une dernière étincelle, une flamme survivante, tremblotante, bientôt éteinte par une bourrasque glaciale.

C'était un petit renard tremblant de froid, trop faible pour tenir sur ses pattes. Alors il restait allongé dans la neige qui se confondait avec le blanc de son pelage. Quelques halos de buées s'échappaient encore de sa gueule avant de disparaitre quelques secondes plus tard. Il ne bougeait presque plus, ses grands yeux noirs rivés vers la Lune qui s'était faite rieuse, se fichant bien de la froid et de la peur, de la faim et de la douleur qui terrassaient l'animal. Et la Lune rit, elle rit de cet animal trop faible, incapable de survivre. La Lune ne savait pas. Elle n'avait pas vu l'Homme emporter sur son passage l'habitat du renard, tuer ses frères et ses sœurs et emporter ses proies pour les enfermer dans des cages de métal. La Lune restait là haut dans le ciel, loin des peines et de la douleur, et elle riait de la faiblesse du monde vivant. Avant de disparaitre.

Le renard ferma ses yeux, sentant sa dernière heure arriver. Trois jours qu'il n'avait rien mangé. La vie qui s'échappait en même temps que les halos de buée. Il était fatigué, faible, las.

Et pourtant, d'un coup, ses oreilles se redressèrent, tendues au maximum, guettant le son auquel il n'osait pas vraiment croire. Les divagations d'un animal à l'agonie. Divagations persistantes. Trop persistantes. Presque comme si elles étaient réelles. Il rouvrit les yeux et se releva tant bien que mal, porté par ce dernier espoir. Une odeur, un soupçon de quelque chose qui venait de frôler ses narines. Le renard s'avança, chancelant, laissant les marques de ses pattes dans la neige fraîche. La fragrance devenait de plus en plus forte, s'immisçant en lui pour ne plus le quitter.

Enfin, derrière deux arbres, il l'aperçut. Un splendide lapin blanc. Deux grands yeux noirs et alertes, un petit museau froncé, un pelage immaculé, deux longues oreilles dressées. L'incarnation même de l'innocence. Mais déjà le renard avait bondi.

Le silence était retombé dans la forêt. Ne restait plus sur le manteau étincelant de la neige éclairée par la Lune que quelques traces de pattes, un peu de fourrure blanche et une tache pourpre.