• La femme qui hurlait - Les sept péchés capitaux

    Si jamais je venais à ne pas poster avant la fin de l'année - ce qui est, soyons honnête, très probable - sachez que je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année. Je vous suis infiniment reconnaissante pour être resté avec moi durant cette année. Nous avons atteint les 2500 visiteurs et les 7500 pages vues et je trouve ça exceptionnel. Merci encore et bon début d'année 2015 !

    Voici donc la suite de la série des sept péchés capitaux avec la colère, bonne lecture !

    OoO

    Jusque là, tout avait toujours été parfait entre nous. Un ami en commun nous avait présenté l'un à l'autre, on avait décidé de se revoir juste tous les deux. Je crois que j'étais tombé amoureux tout de suite de ton sourire, de tes manières, de la manière dont la lumière tombait sur ta peau d'ébène et illuminait tes yeux noirs. Je devais te plaire aussi, tu riais toujours quand je parlais, qu'importe les stupidités que je pouvais énoncer, et tu avais ce petit quelque chose dans les yeux quand on se regardait. On avait été attiré l'un à l'autre sans même s'en rendre compte et j'avais fini dans tes bras avant d'avoir le temps de comprendre ce qui m'arrivait. On sortait ensemble, j'avais trouvé la femme de ma vie, et j'étais sur mon petit nuage.

    Le couple parfait, disaient nos amis, avec ce sourire caractéristique aux lèvres, bienveillant bien qu'un peu envieux. Mes parents t'adoraient et je crois que je pouvais en dire autant des tiens. Et puis, on a décidé d'emménager ensemble. On n'aurait pas dû. C'était bien avant, n'est ce pas ? On était bien, si bien. Qu'est ce qui nous ait venu à l'esprit ? Quelle folie m'a prise pour que je te dise oui ? On a choisi un appartement un peu plus grand et on a emménagé ensemble. C'est là que les choses ont dégénéré.

    Quand on ne se voyait que par intermittence, quelques heures tous les jours, trois nuits par semaine, tu pouvais garder ton masque et je ne me doutais de rien. Tu étais la femme parfaite et je n'avais jamais rien eu à te reprocher. Mais 24 heures sur 24, c'était impossible. Tu n'étais plus la même. Le masque ne pouvait pas tenir si longtemps sans se fissurer. Tu as dit que c'était moi qui avait changé, que j'étais devenu violent, coléreux. Tu ne te rendais pas compte du monstre que tu devenais. Tu étais acariâtre, aigrie, critiquant le moindre de mes mouvements, criant pour le moindre de mes mots. De douce, intelligente, et gentille, tu étais devenue manipulatrice, insupportable, détestable.  Je ne pouvais plus supporter ton besoin maladif de tout contrôler dans ma vie.

    Désormais, nos amis ne nous regardaient plus qu'avec pitié, alors que l'on s'entre-déchirait jour et nuit, faisant trembler les murs de notre appartement. On ne faisait même plus attention à ne pas réveiller les voisins, ils se plaignaient régulièrement. C'était à qui crierait le plus fort, à qui ferait le plus mal. Et crois moi, tu étais douée de tes mots. Tes hurlements faisaient bien plus mal que tout ce que tu aurais pu me faire. Je m'étais trop confié à toi, j'étais tombée dans ton petit jeu, je n'avais pas vu la créature maléfique que tu étais. Maintenant, tu avais toutes les armes verbales que tu voulais, et le pire était que je te les avais servi sur un plateau d'argent et tu le savais.

    Mais si tu étais douée de tes mots, j'étais doué de mes poings. Et je n'en pouvais clairement plus de t'entendre hurler. Alors j'ai laissé mes poings parler là où ma bouche ne suffisait plus à exprimer tout le dégoût que tu m'inspirais. Comme ça, tu allais peut être enfin te taire. Ma main s'est abattue sur ta joue à une vitesse impressionnante, je n'ai probablement même pas eu le temps de prendre conscience de ce qui se passait. Le silence est retombé. Mission accomplie mon général. Ton air de petite sainte nitouche choquée me faisait doucement rire.

    La mission est un échec total. Repli, repli ! La tempête reprenait, plus forte que jamais. Tu ne hurlais plus, tu t'égosillais, et je me demandais comment tu avais fait jusque là pour ne pas encore avoir fait lâcher tes cordes vocales. Tu essayais de me frapper toi aussi, avec tes petits poings qui ne pouvaient pas me faire bien mal. Et tu disais que j'étais malade, que je devais aller me faire soigner, que l'on ne frappait pas les femmes, que tu n'étais pas mon inférieure et qu'en aucun cas je n'avais le droit de te considérer comme telle. Sans même m'en rendre compte, je te répondais sur le même ton que c'était toi qui était folle, que tu ne devais pas aller très bien dans ta tête pour avoir ce besoin permanent de t'exprimer en hurlant. Tu m'énervais. Tu hurlais, et tu hurlais encore, jusqu'à m'en faire mal à la tête.

    "LA FERME !"

    Ma propre voix résonnait à mes oreilles, comme venant d'une autre dimension. Mon poing est parti dans ta mâchoire, te faisant tomber à terre.

    "La ferme ! Je ne veux plus t'entendre, jamais ! Je te hais, tu m'entends ? Ta gueule !"

    Mes mains continuaient à parler pour moi et bientôt tout mon corps travaillait à te faire comprendre le message que tu ne comprenais pas quand il était oralement prononcé. Un coup de genou dans le ventre, juste en dessous de la cage thoracique, pour te couper la respiration. Mon pied écrasant ta main sans remords. Tout mon poids sur toi alors que je frappais encore et encore. Mes mains frappaient encore et encore, rencontrant ton visage jusqu'à faire couler le sang. Jusqu'à ce que tu arrêtes de hurler.

    Je m'affalais enfin, m'arrêtant de taper. Mes bras me faisaient mal de toute façon. Ton visage était bleui par les coups, tu avais le nez qui saignait et un filet de bave au coin de la bouche à force d'avoir hurlé. 

    Je crois que j'ai frappé longtemps parce que tu ne hurlais plus. Tu ne bougeais plus non plus d'ailleurs. Et je crois que tu ne respirais plus. Et soudain, j'eus peur, m'écartant violemment du corps comme si c'était celui d'un pestiféré. Mais il était trop tard. La voisine avait appelé la police, tu avais trop crié. 

    Et maintenant quoi ? Maintenant, j'attends ma sentence pour homicide volontaire, celle qui va m'envoyer dans une cellule pour plusieurs années. Tout ça à cause de la femme qui hurlait.


  • Commentaires

    1
    Hazazel
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 19:14

    Re coucou !

    Celui là est bien plus proche de l'original ! Mon commentaire (j'aime bien, et en plus c'est réaliste, un peu plus que les autres, comme par exemple l'orgueil) n'a pas changé depuis la première lecture.

    Une remarque, cependant : quelques fautes de frappe viennent gêner la lecture, "je n'est probablement" "Le silence est retombée." "que tu n'était pas mon inférieure" et j'en ai peut-être oublié d'autres. Je ne sais pas s'il est possible d'éditer tes posts, cela dit.

    Au revoir !

    2
    Jeudi 15 Janvier 2015 à 19:16

    Merci m'dame, va vraiment falloir que je relise cette chose !

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