• Frankenstein's election

    On n'a qu'à dire qu'aujourd'hui était un mauvais rêve,
    Et on passe à demain.
    On n'a qu'à fermer les yeux sur le jour qui se lève,
    Laisser passer le matin.

    Et pourtant le sol tremble sous mes pas,
    Et pourtant le froid sonne le glas,
    Les retourneurs de temps n'existent plus
    Ou peut être même qu'ils n'existent pas.

    Voix électronique débitant des inanités,
    Parmi lesquelles l'Antéchrist s'est levé.
    Je suis dramatique, je suis paniquée,
    Faites qu'on puisse tout recommencer.

    On n'a qu'à dire qu'aujourd'hui était un mauvais rêve,
    Et on passe à demain.
    On n'a qu'à fermer les yeux sur le jour qui se lève,
    Laisser passer le matin.

    Comme le créateur d'un monstre cauchemardesque,
    Je tiens dans mes bras le corps de ma mère morte.
    Le cadavre se déforme et devient grotesque,
    Je le jette au loin et je ferme la porte.

    Et n'est ce pas ce que nous faisons tous ?
    Créer des monstres et les jeter à la rue,
    Crier contre le monde qui nous tue,
    Tuer le monde qui en avant nous pousse. 

    On n'a qu'à dire qu'aujourd'hui était un mauvais rêve,
    Et on passe à demain.
    On n'a qu'à fermer les yeux sur le jour qui se lève,
    Laisser passer le matin.

    La musique résonne comme une cloche funèbre,
    La lumière disparait dans les ténèbres.
    Ma mère est morte, je m'enfuis
    Du monde j'avorte, et j'en ris.

    Aujourd'hui le monde a choisi, a décidé
    Et la planète a continué de tourner.
    Aujourd'hui le monstre a gagné, a souri
    Et la fête a continué ses paris.

    On n'a qu'à dire qu'aujourd'hui était un mauvais rêve,
    Et on passe à demain.
    On n'a qu'à fermer les yeux sur le jour qui se lève,
    Laisser passer le matin.


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